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Christophe DOUCET
Directeur Planification et Eco-Mobilités
Tisséo Collectivités
Le vélo, un choix de politique publique !
En 1996, les PDU 1 sont devenus obligatoires pour favoriser les moyens de déplacement les moins consommateurs et les moins polluants : transports en commun, vélo, marche. Le rattrapage de ces modes sur l’automobile reste difficile dans une agglomération toulousaine étalée et de faible densité, alors même que la recherche d’une « ville des proximités » induit de facto un usage plus important des modes actifs. Des disparités territoriales se font jour : le centre-ville de Toulouse se prête davantage à la marche (33 % des déplacements) et au vélo (5 % en général et 9 % pour les déplacements liés au travail), la voiture y étant devenue minoritaire.
En réponse, le nouveau PDU prévoit deux schémas directeurs en faveur de la « ville qui marche et qui pédale » : un schéma cyclable et un schéma piéton. Ils ont pour objectif de développer l’usage des modes actifs, de partager l’espace public, d’améliorer la qualité de l’air. Ils répondent également à un sujet qui prend de l’importance, celui de la santé publique.
L’avenir c’est le vélo
Le vélo bénéficie d’une image très positive : 71 % des habitants pensent que « le vélo en ville, c’est l’avenir » 2. Argument supplémentaire s’il en fallait pour en promouvoir une utilisation plus régulière et par une population plus nombreuse. Il est particulièrement efficace pour les déplacements de moins de trois kilomètres (soit environ 50 % de l’ensemble des déplacements). Le projet de Réseau Express Vélo et le développement du vélo électrique vont permettre d’accroître ces distances et le nombre de déplacements quotidiens, notamment domicile-travail. Le vélo peut ainsi devenir un outil de « santé au travail ». Si l’on connaît les effets positifs du vélo dit « musculaire » sur la santé – et indirectement sur la qualité de l’air – , il faut aussi reconnaître que le vélo électrique, quoiqu’il génère un effort plus modéré sur une même distance, entraîne des usages plus longs et conduit in fine aux mêmes effets positifs 3.
Le potentiel de développement du vélo s’avère très important et l’argument santé doit favoriser sa promotion. Cela nous oblige à nous pencher sur des questions d’aménagement urbain : aménagements continus plus roulants, mieux entretenus, mieux éclairés… Cela nous demande aussi de concevoir un système de transport durable associant marche, vélo, transports en commun et voiture partagée. Le vélo y joue un rôle d’entraînement en limitant les coûts d’investissements dans les transports publics et en diminuant la place donnée à la voiture.
La ville peut pédaler, c’est un choix de société, c’est le choix d’une politique de déplacements plus équilibrés, de finances publiques mieux maîtrisées et de santé publique préventive.
- Plans de déplacements urbains.
- Enquête Ménages Déplacements 2013.
- Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité, 2018.
Contenu additionnel :
Schéma directeur cyclable de l’agglomération toulousaine : https://www.tisseo-collectivites.fr/actualites/schema-directeur-cyclable-d-agglomeration